:Une semaine avec Madagascar

Quand des musiciens malgaches viennent passer une semaine chez nous, ils n’apportent pas que leurs belles mélodies. Du 15 au 22 avril 2012, la résidence régionale Musiques métisses s’annonce riche en échanges.

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Quand des musiciens malgaches viennent passer une semaine chez nous, ils n’apportent pas que leurs belles mélodies. Du 15 au 22 avril 2012, la résidence régionale Musiques métisses s’annonce riche en échanges.

« Fony mbola tsy hary inanao… » A côté de l’anglais, de l’espagnol ou de l’allemand, vingt-deux collégiens de Jean-Zay s’essayent depuis février à prononcer une langue beaucoup plus étrangère à nos oreilles : le malgache. Non pour apprendre à le parler, mais à le chanter. Car c’est en cours de musique qu’a lieu cet apprentissage. Dirigés par leur professeure Stéphanie Dusart, ils répètent en vue de deux moments importants. Le 20 avril, ils chanteront en première partie du concert Rajery et de son quartet qui conclura la résidence niortaise Musiques métisses. Et le 26 mai, pour la 37e édition du festival, ils formeront un chœur avec trois autres classes de Poitiers, Angoulême et La Rochelle. Près d’une centaine de jeunes au total entonneront alors le même chant, en prélude au concert des musiciens malgaches.

Des ateliers et un concert

Auparavant, lors de la venue des musiciens dans notre ville du 15 au 21 avril, nous pourrons nous aussi nous initier à la culture de cette grande île de l’Océan Indien riche de dix-huit ethnies. Et découvrir que si Rajery joue comme personne de la « valiha », cette harpe tubulaire emblématique de Madagascar, il ne s’en tient pas là. Auteur, compositeur et chanteur, il s’occupe aussi d’enfants des rues d’Antananarivo, la capitale. Il pratique la musicothérapie, crée un festival, dirige un orchestre de valihas et organise des jumelages entre des écoles françaises et malgaches… Chapeau, l’artiste ! D’autant que son chemin n’a pas été jonché de fleurs : fils d’un famille rurale de dix enfants, il perd dès son plus jeune âge les doigts de sa main droite. Et apprivoise dans la douleur la guitare puis la valiha, tout en gagnant de quoi vivre grâce à ses diplômes en comptabilité et en gestion.

Du 15 au 22 avril, Rajery et ses musiciens rencontreront aussi les élèves de l’école Pérochon, les lycéens de la Venise-Verte ainsi que les résidents de la maison de retraite des Côteaux-de-Ribray et ceux de l’établissement du Grand-Feu. Et tout un chacun pourra participer aux ateliers proposés à la maison de quartier de la Tour-Chabot : ils se dérouleront le lundi et le jeudi de 17h30 à 18h30 et le mercredi de 9h30 à 22 heures. Enfin, le concert, gratuit et ouvert à tous, aura lieu le vendredi à 21 heures à la maison de quartier de la Tour-Chabot.

Découvrir d’autres façons de penser et de vivre, c’est tout l’enjeu de la résidence régionale que propose l’association de communes Aire 198 (lire encadré) en amont du festival Musiques Métisses. Chaque année, la Ville et la maison de quartier de la Tour-Chabot organisent les rencontres et échanges autour de l’accueil d’une compagnie dans notre ville. « Les gens du quartier attendent cette semaine, s’investissent et prennent l’habitude d’entendre des musiques dans les rues, témoigne-t-on au service culturel municipal. Et les Niortais de tous les quartiers sont invités à participer à ces rencontres.»

(Le 10 avril 2012)