:Une programmation engagée

Paul-Jacques Hulot, nouveau directeur du Moulin du Roc, a présenté une programmation 2013-2014 en rupture. Son objectif : élargir, diversifier et rajeunir les publics, ainsi que renouer avec les missions d’une scène nationale.

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Paul-Jacques Hulot, nouveau directeur du  Moulin du Roc, a présenté une programmation 2013-2014 en rupture. Son objectif : élargir, diversifier et rajeunir les publics, ainsi que renouer avec les missions d’une scène nationale.

Neuf mois qu’il y travaillait, qu’il peaufinait sa première programmation, qu’il œuvrait à redéfinir la ligne artistique du Moulin du Roc, créé il y a 25 ans par Bernard Bonnet et labellisé scène nationale depuis 1992. Paul-Jacques Hulot a nourri sa réflexion de la rencontre de beaucoup de fidèles ou occasionnels de la structure, mais aussi de ceux qui ont lâché prise, la programmation ne répondant plus à leurs envies de culture.
De ce brassage d’idées de neuf mois est née un programme que le nouveau directeur qualifie d’engagé. « Engagé dans le sens volontariste, avec  l’objectif d’ouvrir la scène à de nouveaux publics », explique-t-il, tout en se défendant de chercher à rompre avec celui d’avant.

Il en résulte 59 spectacles en équilibre sur trois formes : Le mouvement, les dramaturgies, la musique & les voix. Trois axes principaux, non figés puisque l’autre leitmotiv de cette programmation est une transdisciplinarité revendiquée destinée à susciter une fréquentation plus inter-générationnelle.
59 dates, soit légèrement plus que par le passé. La différence vient de l’intégration de spectacles de structures partenaires accueillis à l’occasion d’événements annuels, tels Nouvelles Scènes, Impulsions Femmes, les Coréades, les Eclats chorégraphiques…

Trois axes majeurs

Estimé « sous représenté les années précédentes » le cirque fait une entrée en force avec toujours ce souci du croisement des genres. « Aujourd’hui, la danse, le cirque et les images animées se mêlent allègrement », poursuit Paul-Jacques Hulot qui en fait sa famille « mouvement ».
Le choix s’est porté sur les dramaturgies « parce que de nombreux chorégraphes ont abordé ce genre qui est aujourd’hui au cœur du spectacle vivant ». Les œuvres du répertoire (Britannicus, de Racine ; Les serments indiscrets, de Marivaux) voisinent avec les créations contemporaines de Pippo Delbono, Griselidis Réal, Hédi Tillette… et seront support à des actions culturelles spécifiques à l’adresse des scolaires.
Le choix du directeur s’est enfin posé sur les musiques & les voix « parce que le clivage musiques savantes / musiques populaires n’a plus lieu d’être et la voix est le meilleur passeur entre toutes ces musiques ». Résonneront les voix de Rokia Traoré, Claire Diterzi, Bertrand Belin, Youn Sun Nah, et seront à voir de remarquables créations tels Anna, pièce musicale avec Cécile de France, Dernières nouvelles de frau Major, fiction musicale inspirée de la vie et l’œuvre d’Alain Bashung.

Ados bienvenus
On remarquera que certains spectacles seront joués deux, voire trois jours consécutifs. La raison : permettre aux scolaires d’accéder à un type de spectacles qui, souvent, affichaient complet dès le début de la saison. « En programmant Britannicus deux fois, Les Serments indiscrets trois fois, on permettra aux lycéens de voir ces classiques et on renouera avec le public jeune. C’est une adresse aux scolaires, mais aussi aux familles avec des spectacles fédérateurs le samedi.  »

Fidèle à l’annonce faite à son arrivée, Paul-Jacques Hulot ouvre grand le Moulin du Roc au public adolescent avec des comités de lecture déjà en place qui invitent les jeunes à lire du théâtre. La grille recèle également quelques pépites comme Les jeunes, de David Lescot, Martyrs, de Marius von Mayenburg ou encore Sœur, je ne sais pas quoi frère, de Philippe Dorin. Des œuvres au cœur des problématiques adolescentes. « Beaucoup d’auteurs s’emparent de cette thématique. Il est important que les ados puissent s’identifier aux personnages des pièces qu’ils viennent voir. Ça questionne autant les parents que les enfants, le regard que l’on porte sur eux et celui qu’ils portent sur nous. »
Et ne dites surtout pas à monsieur Hulot que sa programmation oublie l’humour. « Il y en a plein ! Mais c’est une autre forme d’humour, une approche différente. Jamie Adkins (ndlr. 17 avril 2014) est l’un des meilleurs clowns de sa génération. Ce n’est pas rien ! »

(Le 27 juin 2013)

Consultez le pré-programme :

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