Replié sur un autre site le temps des travaux, le centre socioculturel Grand Nord occupait place de Strasbourg trois bâtiments distincts : une ancienne école de la fin des années 50, début des années 60 ; à l’angle avec la rue Pluviault, un immeuble du 19e siècle d’intérêt architectural, et dans l’ex-cour d’école, une petite construction correspondant à deux anciennes salles de classe.
- Comment vous est venue l’idée de transformer le rez-de-chaussée de l’ancienne école en parvis couvert ?
Guillaume Trocmé : « Dès le départ, la volonté de l’équipe a été d’ouvrir le coeur d’îlot, de créer une traversée depuis la rue Alsace-Lorraine pour rejoindre le centre Du Guesclin, puis le Jardin des plantes et le fleuve, un peu comme une promenade. Le projet de réhabilitation du centre socioculturel est en cohérence avec cette volonté forte pour le quartier. Il y a vraiment une logique globale. Le rez-de-chaussée de l’ancienne école était à l’origine un préau. Nous le re-révélons pour ouvrir le site, donner de la transparence, mais aussi faire disparaître la masse de ce bâtiment de la fin des années 50, début des années 60, qui nous paraissait écraser les deux bâtiments plus historiques, très niortais, situés en angle de la place de Strasbourg. L’intervention est plus légère sur l’étage, qui est conservé et habillé d’un bardage bois. Les lames brutes, verticales, vont alléger l’ensemble et créer un contraste avec la pierre très fine des bâtiments d’angle. »
- Quelle est la fonction des deux façades de verre créées à la jonction des deux bâtiments anciens ?
Guillaume Trocmé : « Avec ces deux façades vitrées, nous créons une pause qui va permettre aux deux bâtiments patrimoniaux de se dissocier de l’ancienne école et d’exister plus facilement. La plus large accueille l’escalier et l’ascenseur qui rend accessible l’ensemble des niveaux des locaux du centre,socioculturel. La façade de l’autre côté est plus fine. Elle sert d’apport de lumière complémentaire à la salle de l’étage. »
- Pourquoi avoir choisi de conserver les anciennes salles de classe de la cour intérieure pour y aménager la salle d’activité polyvalente ?
Guillaume Trocmé :« Nous avons toujours pour habitude de faire avec ce qui existe, de travailler dans une recherche d’économie de matière et d’intervention, dans un esprit de mise en valeur de l’existant. C’est une démarche qui porte un nom aujourd’hui : la frugalité. Cette petite construction, très propre et très soignée pour l’époque, a le mérite d’exister. À moindre coût environnemental, nous allons pouvoir la réaménager sans en changer l’image et en faire un espace de qualité, répondant aux besoins. On y adjoint simplement un volume côté rue Pluviault, qui complète et finalise le bâtiment. Nous conservons son squelette, son toit-terrasse avec sa casquette béton, qui est très élégante, très fine. C’est aussi pour garder une trace de l’histoire du lieu. »