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À l’IUT, certains cours sont dispensés en anglais : une expérience pédagogique appréciable pour les étudiants et pour leur insertion future.

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Le tableau blanc est couvert de formules mathématiques et de phrases en anglais. Un jeune homme lève la main. Mohamed Ibazizen, professeur de probabilités, reprend son explication dans la langue de Shakespeare. La scène ne se passe pas à Oxford, mais à Noron, dans les locaux de l’IUT.

Que ce soit en mécanique, en économétrie, en chimie, en psychologie… Ils sont une dizaine d’enseignants -sur une quarantaine- à dispenser une partie de leurs cours en anglais aux 450 étudiants de l’IUT niortais. Avec leurs collègues de Chatellerault et de Poitiers, ils sont en tout une trentaine à s’inscrire dans le projet EMILE : « Enseignement d’une matière avec l’intégration d’une langue étrangère ». Depuis 2008, l’IUT de Poitiers propose ce projet sur ses trois sites.

A Noron, il est coordonné par Martin O’Connors, qui codirige les études du département Statistique et informatique décisionnelle. «Les enseignants ont la possibilité de suivre un stage intensif au Centre audiovisuel de Royan pour l’étude des langues, afin de se doter d’outils de présentation de leurs cours dans une langue étrangère, » explique-t-il. « L’intérêt de ce projet, c’est d’aborder l’anglais comme une langue outil pour enseigner autre chose .»

Cette initiative est bien perçue par les étudiants : questionnés par écrit l’an dernier, ils sont unanimes à trouver cette expérience positive et à souhaiter son renouvellement. Loin de concurrencer les cours d’anglais, cet enseignement a d’abord pour intérêt de décomplexer les étudiants : « On leur montre qu’il est possible de se débrouiller sans être bilingue, argumente Karine Daguts, enseignante de chimie au département Hygiène, sécurité et environnement. « Maintenant, quand on leur propose un stage à l’étranger, cela fait moins peur. Certains font même leur soutenance en anglais ! » De plus, cela leur permet d’intégrer le vocabulaire spécifique à une discipline. « Un bon scientifique doit savoir maîtriser tout livre de référence comportant des données ; il doit savoir comment on dit « thermomètre » ou « conductivité » en anglais…»

Plus globalement, EMILE s’inscrit dans une approche pédagogique qui vise à ouvrir les étudiants sur l’international et à faciliter leur insertion professionnelle. C’est ainsi que depuis deux ans, ils ont la possibilité de passer le Certificat de langue de l’enseignement supérieur. De plus en plus d’étudiants en deuxième année – ils étaient  70% l’an dernier - se portent candidats à ce certificat, reconnu dans le milieu professionnel ou au niveau européen pour la poursuite d’études.

(Novembre 2011)