:Plongeon au cœur du Cercle des nageurs niortais

Figures de la natation locale, les éducateurs sportifs David Vergnault et Jean-Luc Brondeau sont les pierres angulaires du CNN, l’une des plus grosses associations sportives de la ville. Conversation.

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Figures de la natation locale, les éducateurs sportifs David Vergnault et Jean-Luc Brondeau sont (re)devenues des pierres angulaires au CNN (Cercle des nageurs de Niort), l’une des plus grosses associations sportives de la ville. Conversation.

  • Vous êtes de retour au club depuis deux ans. Où étiez-vous partis ?

David : Nous sommes partis mener notre vie ailleurs pendant plus de dix ans. Jean-Luc s’est installé au club de Saint-Jean d’Angély et j’ai baroudé en Lituanie puis en Afrique du Sud.

  • En deux mots quelle est votre ambition pour le CNN ?

David : L’ancien président nous a proposé de revenir. Formés au club, nous sommes quelque part garants de son identité culturelle. Nous voulons insuffler du dynamisme, continuer à structurer le CNN, tendre vers plus de professionnalisme.

  • Pour ceux qui vous découvrent, revenons sur vos grands moments au CNN…

David : Nous faisions partie d’une grosse génération de compétiteurs, nageurs et joueurs de water- polo. Nous étions huit-neuf copains très liés. En termes de résultats, Jean-Luc ici présent détient toujours, depuis 1990, le record départemental du 100 mètres nage libre en 53,20, par exemple.

  • Et avec vous le water-polo niortais n’a jamais été aussi haut.

Jean-Luc : Oui, en 92-93, nous avons joué une saison en Nationale 1, soit juste en dessous l’élite. A cette époque nous avons même eu l’occasion de jouer contre des grosses cylindrées du top niveau comme Nice ou Marseille. C’est vrai qu’il y avait encore une belle différence... Avec cette équipe nous sommes montés de la Nationale 4 à la Nationale 1.

  • Et aujourd’hui, quelle est votre ambition pour la section water-polo du CNN ?

Jean-Luc : Cette saison nous avons terminé deuxième de notre championnat de N3. Nous avions la possibilité de jouer les barrages mais nous avons refusé. S’il y a vingt ans on pouvait tenter l’aventure, nous voulons aujourd’hui construire sur des bases solides, structurer avant tout. Nous pouvons compter sur des étudiants de bon niveau et nous parvenons à former des joueurs. J’attends des polistes un véritable engagement, on ne peut pas le pratiquer à la carte, comme certains voudraient le faire.

  • Globalement, la mentalité des jeunes sportifs a changé selon vous ?

David : Ce n’est pas spécifique à la natation, vous entendrez ce constat dans tous les sports : cette génération est celle de l’immédiateté. Il leur faut obtenir des résultats tout de suite et ils s’arrêtent aussitôt plutôt que de s’inscrire dans la durée. La natation est un sport dur, qui demande de s’accrocher. Nous avons tout un travail à faire là-dessus.

  • En natation justement, les résultats vous conviennent-ils ?

David : Oui ça va. Nous avons une petite douzaine de jeunes nageurs de niveau régional voire inter-régional. Pour sa mentalité, nous pourrions citer Léa Davisseau, une cadette qui a participé aux championnats de France N2 (à Toulouse, entre le 29 juin et le 1er juillet, la jeune fille a pris la 3e place de la finale A du 50 mètres dos, ndlr).

  • Avec près de 80 compétiteurs inscrits au club, vous disposez d’un bon réservoir pour l’avenir.

David : Oui nous avons beaucoup de monde à un niveau moyen. Et ça c’est déjà un bon résultat en soi. C’est une bonne base pour un club formateur comme le nôtre. Il faut garder cette philosophie du nombre, pour travailler sur le fond.
De quoi aurait besoin le CNN en priorité ?
Jean-Luc : De bénévoles actifs à tous les niveaux, ce qui soulagerait un peu notre charge de travail, qui combine les aspects éducation et administration. Nous ne serons bientôt plus que deux éducateurs sportifs à temps plein : David et moi-même.
David : Nous en cherchons un troisième après le départ de mon frère, Etienne. L’équipe est complétée par trois intervenants extérieurs.
Jean-Luc : Et puis l’aspect gestion a été un peu délaissé. Renforcer tout ça fait partie des objectifs de structuration dont on parlait tout à l’heure.
David : Nous sommes un peu bloqués par nos infrastructures, même si nous disposons des bassins du Pré Leroy, de Champommier et de Mauzé une fois par semaine.

  • Combien y-a-t-il d’adhérents au CNN ?

David : On a senti un petit effet Jeux Olympiques (après les excellents résultats des nageurs tricolores à Londres en août 2012, ndlr), mais les effectifs sont globalement stables : près de 700 adhérents répartis sur la communauté d’agglomération.

  • Quelles sont les différentes sections du CNN ?

David : D’abord un petit rappel historique, le club est né est 1992 de la fusion du Niort émulation nautique et du Cheminots niortais natation. Au CNN on peut pratiquer à tout âge et sous différentes formes. Chez les petits pour apprivoiser l’élément. En loisirs et santé, en compétition, en aquaforme, en handisport. On peut aussi faire de la natation synchronisée, du water-polo, passer son brevet de secouriste, le BNSSA.

  • Une anecdote pour conclure. J’aimerais évoquer ce qui s’apparente à une légende urbaine. Le bassin extérieur de Pré-Leroy n’aurait jamais pu être homologué pour la compétition, car il fait un petit peu moins de 50 mètres. Les concepteurs n’auraient pas prévu l’épaisseur du carrelage…

David : Oui j’ai déjà entendu parler de cette histoire.
Jean-Luc : De toute façon, n’étant pas chauffé, le bassin n’a jamais pu être utilisé pour la compétition.
David : C’est dommage. Le site est vraiment superbe, au milieu d’un écrin verdure, en plein centre-ville, avec ses tribunes. Il a été ouvert en 1967, je crois. Nous avons entendu parler de la construction possible d’un nouveau site. Nous ne sommes pas contre…

Propos recueillis par Karl Duquesnoy
(juin  2013)