22 juin 1940 : les Allemands entrent dans Niort
Le 10 mai 1940, 7 mois après la déclaration de guerre, Hitler lance l’offensive contre la France. En juin, devant l’avancée rapide des Allemands et l’ampleur de l’exode qui jette sur les routes les populations de l’est et du nord de la France, Niort fait partie des villes de plus de 20 000 habitants déclarées « villes ouvertes », c’est-à-dire qu’elle est appelée à se rendre sans combattre pour éviter des pertes matérielles et humaines inutiles.
Les premiers Allemands arrivent le 22 juin à 19 h et prennent position place de la Brèche, place de Strasbourg et place Saint-Jean, provoquant dans un premier temps la stupeur et la crainte des Niortais. La Kommandantur prend rapidement ses quartiers dans les locaux de la Chambre de commerce. Les hôtels, la caserne, notamment, sont réquisitionnés pour héberger les troupes d’occupation. Un foyer pour les soldats allemands est installé en haut de la rue Alsace-Lorraine.
Une vie quotidienne faite de privations
Lorsque l’Armistice est signé le 25 juin, le département des Deux-Sèvres, situé en zone occupée, se trouve par conséquent sous administration directe de l’occupant. Le major Greis, qui prend le commandement, édicte ses conditions à la population : passage à l’heure allemande, couvre-feu à la tombée de la nuit, interdiction de quitter Niort sans autorisation, de circuler en automobile, de posséder radio et armes, de photographier l’espace public – raison pour laquelle il existe si peu de photos.
Les réquisitions allemandes entraînent une pénurie alimentaire et des produits de première nécessité : vêtements, charbon, bois de chauffage, etc. Les pouvoirs publics organisent le rationnement et distribuent des cartes d’alimentation et des tickets qui permettent de se procurer les marchandises selon une grille qui échelonne les quantités en 8 catégories, d’enfants de 0 à 3 ans à cultivateur. Un futur maire de Niort, Félix Lelant, alors conseiller municipal nommé par le gouvernement de Vichy, emploiera sa fonction officielle pour servir ses actions de résistant. Arrêté par la Gestapo, il est envoyé en camp de déportation.