:Les Halles trient leurs déchets

Local réfrigéré, tri, méthanisation et recyclage : depuis cet été, les commerçants des Halles adoptent de nouvelles habitudes, économes et citoyennes, pour gérer leurs déchets

Publié le

Poissonniers, bouchers, charcutiers, fromagers, marchands de primeurs, brasserie… Les 110 commerçants adhérents de la SEM -société d’économie mixte- des Halles trient leurs déchets depuis début août.

En début et en fin de marché, les placiers ouvrent un local régrigéré situé sur la coursive rue Brisson, qui abritent les conteneurs. Les déchets issus de viande, de poisson ou de végétaux -plus de 1.5 tonne par semaine- partent à l’usine de méthanisation de Benet (Vendée) pour produire du biogaz. Quant aux polystyrènes, une entreprise installée en Deux-Sèvres les recyle en matériaux d’isolation du bâtiment. Les cartons et le verre sont aussi recyclés. Les cagettes sont reprises à 90 % par les commerçants ; le restant sera mis à disposition des clients. Seuls les films plastiques et autres déchets banals doivent partir à l’enfouissement.

Ce tri constitue un énorme progrès quand on sait qu’avant, tout ou presque était jeté pêle-mêle dans une grosse benne enterrée, que la CAN vidait deux fois par semaine. Avec tous les problèmes, d’odeurs et autres, en conséquence. Fabienne Mocellin, directrice de la SEM des Halles, souligne que le coût a été un élément moteur pour évoluer. «La gestion des déchets par la CAN nous coûtait de 40 000 à 45 000 euros par an, avec une progression annuelle de 2 à 3%.» L’appel à candidature lancé en 2011 par la Ville pour gérer les Halles a changé la donne. «Cette délégation de service public a permis de remettre les choses à plat, sur les déchets, mais aussi sur la consommation des fluides. En quelques mois, on est passé à une gestion normale des déchets.»

La Ville a investi dans le local froid. La SEM a instauré une redevance déchets, sur le principe du « pollueur payeur », en trois tranches de 6, 13 ou 19 euros par mois. Elle estime à 10 000 euros par an les économies sur ce poste. «L’objectif, c’est que ça rentre dans les habitudes et que 80% des déchets partent en méthanisation ». D’ici 2015, le local réfrigéré sera remplacé par un pôle froid permanent, installée dans des arrière-boutiques rue Brisson. A l’avenir, une redevance à la pesée remplacera le système actuel.