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Equipement:Dragons des rues Ricard et du Temple

Adresse :Rue Ricard et rue du Temple 79000 Niort

    Dragons des rues Ricard et du Temple Dragons des rues Ricard et du Temple

    Quatre dragons en bronze, créés en 1992 par l'architecte-plasticien Jacques Hondelatte, sont installés rues Amable-Ricard et du Temple. Ils illustrent une légende locale qui ferait référence aux exactions des Dragons du roi Louis XIV au XVIIe siècle, contre les protestants.

    Voici cette légende. L'histoire se déroule vers la fin du XVIIe siècle. A cette époque, les marais de la Sèvre s'étendaient jusqu'au faubourg de Ribray. Des reptiles de toutes sortes y pullulaient.

    Un monstre effrayant, sorte d'énorme serpent ailé, était venu se réfugier dans un vaste souterrain, du côté où se trouve aujourd'hui l'avenue Saint Jean. On raconte qu'il sortait de son repaire, de jour comme de nuit, pour déchirer et enlever des enfants et même des adultes. La terreur était générale. Tous les moyens furent employés pour le détruire mais il se jouait des pièges, brisait les liens de fer qui l'enlaçaient et mettait toujours en fuite les bandes d'hommes armés assez audacieux pour le combattre.

    Un malheureux soldat nommé Jacques Allonneau, condamné à mort pour désertion, sollicita sa grâce et offrit pour l'obtenir de tuer le monstre. Le gouverneur s'empressa d'accepter cette promesse et le mit immédiatement en mesure de la tenir.

    Jacques Allonneau, revêtu d'une armure d'acier, le visage couvert d'un épais masque de verre, armé d'une lance et d'un long poignard, s'avance vers l'antre du monstre. Celui-ci se jette aussitôt sur l'audacieux soldat, le renverse et cherche à l'écraser sous le poids énorme de son corps. Jacques Allonneau conserve son sang-froid. Sa lance lui étant inutile, il plonge profondément son poignard dans la gorge du serpent qui vomit des flots de sang et se débat en tordant sa longue queue.

    Le déserteur parvient à se dégager et contemple son ennemi qui s'agite dans les convulsions de l'agonie. Hélas, trop pressé de jouir de son triomphe, il ôte son masque. Le reptile réunissant ses dernières forces s'élance à la figure du soldat, le mord et lui introduit dans les veines un venin si actif qu'il le foudroie. Alloneau expire auprès du cadavre du monstre qui venait de rendre son dernier souffle empoisonné.

    Les spectateurs de ce terrible combat qui s'étaient prudemment tenus à l'abri au loin, s'approchent et enlèvent le malheureux soldat victime de son imprudence. Le corps du serpent est placé sur une charrette et transporté dans tous les quartiers de la ville au milieu d'une joie où se mêlaient des regrets pour la mort du courageux soldat qui avait payé son dévouement par sa vie.

    La reconnaissance publique lui éleva dans le cimetière de l'hôpital général un tombeau qui, pendant longtemps, fut l'objet d'une grande vénération de la part des Niortais. Sur la pierre de sa tombe, on avait représenté un soldat couvert d'une armure du temps des Romains et, à ses côtés, un serpent avec des ailes qui se dressait en tordant sa queue.

    Au bas de sa tombe se lisait cette épitaphe : siste viator rem habes paucis : hi periere simul (arrête-toi voyageur, voici le fait en peu de mots : ils ont péri ensemble). Une autre inscription était placée au-dessus de la tête du soldat :
    homo occubuit serpentis veneno (l'homme a péri par le venin du serpent).