Rencontre avec un médecin au regard franc et à la parole honnête autour de la Covid, des charmes du Marais et du service public.
Niortais d’adoption, Simon Sunder est arrivé de Tours pour raisons professionnelles. Séduit par une ville à taille humaine et un environnement géographique à équidistance entre le littoral et sa famille, le chef de service, spécialiste des maladies infectieuses a posé ses valises en 2014 à l’hôpital de Niort. « Mon épouse et moi-même avons tout de suite été charmés par la ville, notamment la colline Saint-André et ses petites rues. Et depuis notre arrivée, les balades dans le Marais poitevin sont devenues un incontournable de nos moments de détente ».
En mars 2020, son service, comme d’autres, a été en première ligne face à la pandémie. Une situation exceptionnelle qui a bouleversé l’organisation de l’établissement comme celle des hommes et des femmes qui y travaillent. Deux premiers mois « chargés, mais stimulants, car j’étais au cœur de mon métier ». Le centre hospitalier a déployé de nombreuses ressources et le bel outil de service public s’est adapté « avec une direction à l’écoute ». Une réorganisation donc, pensée autour de l’urgence sanitaire avec des services ayant une activité réduite et du personnel qui a pu être formé et mobilisé. Au final, en plus du secteur de réanimation dédié, deux unités Covid ont été ouvertes : l’une prise en charge par les infectiologues et l’autre qui accueillait les patients en attente de résultats d’analyse. « Nous avons bénéficié de l’effet confinement qui a ralenti la transmission du virus. Le taux d’occupation des lits est resté gérable et nous avons pu accueillir des malades venant du Grand Est. Dans leur grande majorité, les Niortais ont respecté les consignes. Nous sommes aujourd’hui dans un entre-deux, avec une reprise inquiétante de la circulation du virus dans plusieurs villes universitaires. Il est essentiel que la population poursuive ses efforts dans le respect des gestes barrières et du port du masque ».
Le docteur Sunder a aussi plus d’une corde à son arc puisqu’il est aussi médecin coordinateur du centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles (CEGIDD) ainsi que du centre de vaccination public (CVP). Deux structures gratuites, qui préservent l’anonymat, se déplacent dans les écoles, les établissements pénitentiaires et les communes rurales. « Je salue ici le travail des infirmières dans ces déplacements. Le travail de pédagogie et d’information est essentiel pour les personnes les plus éloignées des services publics ».
Lorsque son emploi du temps le permet, le médecin continue de prendre des cours de trompette et affectionne le golf. Deux bons anti-stress et antidotes à une période incertaine.