Aussi loin qu’il se souvienne, Roland Irolla a toujours dessiné. « C’est comme ça, j’ai eu la chance d’avoir ce talent », expliquet-il. Né en Algérie en 1935, il a rejoint son oncle qui tenait une galerie d’art à Montmartre en 1953. Il a 18 ans, côtoie les peintres et parfait sa formation d’autodidacte avec des artistes confirmés dont Maurice Utrillo. Appelé à la caserne de Châlons-sur-Marne, il déclare pour la première fois sa profession, artiste peintre, et a la chance d’être pris au sérieux malgré son jeune âge. Il y connaît ses premières vraies commandes d’illustration et d’expositions. Après ses quelques mois de service militaire en Algérie, s’ouvre une période de vaches maigres, pour lui et sa jeune épouse américaine, Marsha. Il décide de quitter la capitale pour s’installer à Châlons, où une idée va lancer sa carrière : poser son chevalet dans les villes de province. Dans cette France des années 60 où l’on s’intéresse encore peu au patrimoine et où la culture tient si peu de place, sa présence intrigue et séduit. On s’arrête pour lui parler, pour admirer son tour de main.
« Les gens étaient contents que je m’intéresse à leur ville… à eux en somme ! »
Il fait des rencontres, et chacune amène de nouvelles commandes.
Car le talent de Roland Irolla ne se concentre pas dans ses mains, toutes habiles qu’elles soient, ou dans son regard, qui sait embrasser une vue ou dénicher le détail qui échappe aux autres. Son talent, c’est aussi cette joie du partage et des relations humaines. Toute la diversité de sa carrière s’est jouée sur des rencontres, et il semble, à l’écouter, que chacune s’est transformée en amitié. C’est une rencontre qui lui ouvre les portes de la philatélie et en fait un illustrateur recherché ; une autre qui lui fait graver sa première médaille à la Monnaie de Paris… il en a sorti aujourd’hui plus d’une centaine.
« Au départ, on m’a simplement demandé le dessin, mais j’ai absolument voulu apprendre à fabriquer moi-même la maquette. »
Cette curiosité insatiable l’emmène partout – en France et à l’étranger – et lui fait aborder toutes les disciplines : peinture, dessin, illustrations diverses, mais aussi, sculpture, vitrail, etc. Mais ce qu’il préfère, ce sont les monuments. Il aime toujours Paris, mais ne regrette pas d’avoir élargi son horizon.
« J’arrivais dans une ville, je flânais, à la découverte de la vue que j’allais reproduire. J’ai revu bien plus tard mes amis de la place du Tertre : eux n’avaient pas bougé. »
Venu s’installer à Niort pour être près de sa fille en 2015, il consacre son dernier album à la ville et au département des Deux-Sèvres. Il a reçu de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière, mais a gardé sa première boîte de couleurs. Elle contenait tout le bonheur du monde pour le petit garçon qu’il était, mais aussi – il ne le savait pas encore – la promesse d’une vie passionnante et passionnée.
« En flânant dans Niort, richesses architecturales régionales » est en vente dans les musées de Niort ou auprès de Roland Irolla pour un exemplaire dédicacé : 05 49 06 21 91