Si certains tardent à trouver leur vocation, ce n’est pas le cas de Jeanne Lucas. Elle sera photographe de mode ! Ses premiers shootings elle les fait à 13 ans. « J’empruntais des vêtements dans des boutiques du centre-ville et je prenais en photos mes amies. Je faisais des photos de mariage. J’ai également été bénévole au CAMJI, de plus le studio RG Dance faisait partie de mes premières clientes pour qui je faisais les photos du spectacle de fin d’année ! Devenir photographe a toujours été évident », se rappelle-t-elle.
Son bac L, passé au lycée Jean Macé, en poche, Jeanne vise l’école des Gobelins à Paris. Malheureusement, elle n’obtient pas l’oral. Elle prend alors la direction de l’ETPA à Toulouse où elle rencontre un certain Philippe Guionie. Elle y découvre la vie étudiante et le savoir-faire technique. Un an après, elle retente sa chance à Paris et intègre l’école de ses rêves. Pendant 3 ans, elle va apprendre son métier et rencontrer de nombreuses personnes. « J’ai réalisé la difficulté de se faire une place dans ce milieu quand on ne vient pas de Paris. Tout était à faire. C’était décourageant parfois mais je n’avais pas de plan B alors je me suis accrochée », confie la jeune femme. Sa ténacité paye et Jeanne réalise de nombreux stages et shootings.
Un projet de cœur
Elle se crée son réseau et à la sortie de l’école, elle signe dans sa première agence puis sa première campagne. Elle installe en parallèle un studio chez elle. « La photographie est comme un sport. Il faut sans cesse s’entraîner et toujours se fixer de nouveaux objectifs. » Si Jeanne se destinait à la photo de mode à ses débuts, ses appétences ont évolué depuis. « Je prends beaucoup de plaisir à photographier plein de choses. L’important est d’apporter son regard à tout ce que l’on photographie », argumente-t-elle. C’est ce qu’elle fait depuis qu’elle a rejoint l’agence Denise et qu’elle a entamé un projet plus personnel autour de la jeunesse. C’est d’ailleurs cette thématique qu’elle propose à Philippe Guionie quand elle apprend qu’il a pris la direction de la Villa Pérochon. « Nous étions toujours restés en contact. Sachant la volonté de Philippe d’ouvrir la Villa aux jeunes, c’était l’occasion ! » Le projet est lancé en juin 2024. Son idée : montrer la jeunesse niortaise sur trois ans. « Partir à la rencontre des jeunes de ma ville natale, c’est passionnant. Je suis une vingtaine de Niortais âgés de 14 à 18 ans. C’est peut-être la période où on change le plus. Je les photographie chez eux, seuls mais aussi avec leurs amis et leurs familles. Je veux rentrer dans leur histoire, capter leurs rêves, leurs ambitions. On s’intéresse toujours à la jeunesse dans les grandes villes mais celle des villes moyennes mérite aussi d’être valorisée. » Les premiers travaux seront exposés lors d’un vernissage samedi 12 avril à l’occasion des Rencontres de la jeune photographie internationale. À terme, Jeanne aimerait pourquoi pas décliner cette commande en livre. Affaire à suivre…