Deux équipes du championnat de France de volley- ball masculin (la MSL ou Marmara SpikeLigue pour les intimes) s’étaient donné dernièrement rendez-vous dans la salle Henri-Barbusse pour peaufiner leur avant-saison. L’Alterna Stade Poitevin affrontait le Paris Volley, tout nouveau club de l’enfant du pays, le passeur Anatole Chaboissant.
« Depuis mon départ de Sainte-Pezenne, je n’étais jamais revenu jouer ici. Ça me fait un truc particulier », annonce-t-il, relax et concentré. À l’issue de deux oppositions intenses, au cours desquelles Anatole a distillé passes soyeuses et conseils avisés aux partenaires qu’il découvre, les Parisiens ont vite repris la route de la capitale. « On s’attendait à deux gros matchs, on les a eus et on a gagné. » Derrière la bonhomie, la hargne du compétiteur n’est pas loin.
Dans le ventre de maman
Depuis le titre de champion de France des moins de 15 ans avec Sainte-Pezenne en 2018, Anatole a suivi le chemin d’un surdoué et connu une ascension verticale.
Après le pôle Espoir au Creps de Montpellier, les diverses sélections en équipe de France de sa catégorie, il a signé un premier contrat pro à Nantes Rezé en 2022, où son talent a éclaboussé.
La saison passée, il a été nommé meilleur jeune de la Ligue A (le top). « Mais j’étais entré dans une zone de confort. J’avais besoin d’un nouveau challenge. » Et c’est donc en qualité de capitaine, du
haut de ses 21 ans, que le club parisien a décidé de recruter « le passeur aux mains en or ». « Tout le monde aime Anatole, souligne Jacques, son père, figure du volley niortais. Il est positif, attentif. Avec sa maman, on l’a préparé à ce rôle de leader, de relais avec le coach. » Béatrice Chaboissant-Trésor, ex-joueuse de haut niveau, n’est pas plus surprise par le parcours flamboyant de son petit de 1,88 m.
« Anatole est capitaine car il instaure une sérénité. Et c’est un super passeur qui voit le jeu et transmet les informations justes. » Des qualités techniques et de stratège hors du commun, qu’il a sans doute puisées aux sources même de la vie. « Anatole a commencé le volley avant d’être né puisque Béatrice, passeuse elle aussi, jouait alors qu’elle était enceinte de lui, sourit Jacques. Avec sa soeur Calypso (membre de l’équipe Élite du VBPN), ils ont réellement grandi dans cette salle. » Cet été, le volley français a brillé à tous les niveaux internationaux. Une périostite a tenu Anatole éloigné des terrains et des trophées. « Je n’étais pas du tout frustré mais au contraire très content pour mes copains. Voilà longtemps que ma génération n’avait pas gagné quelque chose au niveau international », assure le champion positif. Au-delà de la reprise du championnat du Paris Volley, le 28 septembre, on se projette pour Anatole vers des rêves de gloire en Bleu.