:Transat Jacques-Vabre, l’un chemine bien, l’autre assure

Cheminées Poujoulat, le monocoque du duo Stamm - Legros et Macif celui de la dream team Gabard-Desjoyaux, étaient (jeudi encore) dans le trio de tête de la transat Jacques-Vabre. Le point à terre, avec les responsables des projets.

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Cheminées Poujoulat, le monocoque du duo Stamm - Legros et Macif celui de la dream team Gabard-Desjoyaux, étaient (jeudi encore) dans le trio de tête de la transat Jacques-Vabre. Le point à terre, avec les responsables des projets.

Après quelques atermoiements météorologiques, la flotte a pu appareiller direction Itajai, au Brésil. Au départ du Havre, la 11e transat Jacques-Vabre comptait notamment les dix monocoques de la classe Imoca, dont nos deux « chouchous » du Vendée Globe : Cheminées Poujoulat et Macif.
D’abord une mise à jour du classement après une semaine de course. Ce jeudi 14 novembre à midi : PRB, barré par Vincent Riou et Jean le Cam, est en tête, avec presque 17 milles (30 kilomètres) d’avance sur Macif et 77 milles (140 kilomètres) sur Cheminées Poujoulat.

Macif a recollé à la tête
« Les marins ont un très bon moral », témoigne Jean Bernard Le Boucher, responsable du projet Macif. On les comprend. Après une escale forcée au Portugal, Gabard et Desjoyaux ont rapidement recollé à la tête de la course. « Ils ont prévenu notre organisation, basée en Bretagne, que leur gouvernail était cassé. Nous avons pris la route avec la pièce de rechange. Nous sommes arrivés deux heures avant eux. Le bateau n’a été immobilisé qu’un peu plus de trois heures. On était en tête avec 50 milles d’avance avant l’arrêt, on a repris la course avec 50 milles de retard. Il n’y a pas eu trop de mal. »

Une belle histoire humaine
Pour la transat, Macif a réussi à unir la fine fleur de la voile, un peu comme si Ronaldo et Messi jouaient dans le même club de football. « C’est une belle histoire entre ces deux hommes. François Gabard a été sélectionné fin 2009 par la Macif, parmi d‘autres très jeunes marins. En 2010 Michel Desjoyaux m’a contacté, pour proposer à François de l’accompagner sur la Barcelona World race. C’était très beau de voir l’un des plus grands skippers embarquer un jeune avec lui. Depuis, Michel a beaucoup apporté à la construction du bateau Macif. Cette année, le sponsor de Michel a arrêté la course. François l’a appelé comme pour un renvoi d’ascenseur. Les deux hommes sont très liés et très complémentaires. L’ironie sur cette course, c’est que François est le patron. »

Juste faire mieux qu'en 2011
Après sa victoire sur le Vendée Globe, Macif serait légitimement en position de lorgner sur la victoire et ses paillettes. Jean-Bernard Le Boucher : « Sur le tour du monde nous avions pour objectif de finir dans les cinq premiers. Là nous n’avons pas mis de pression particulière. Nous savons que les deux marins feront le maximum. Nous avons terminé 4e il y a deux ans, pour la première transat du bateau avec François et Sébastien Col. Nous espérons faire mieux ».
En terme de retombées l’assureur est évidemment ravi. « Ca se joue beaucoup avant le départ. Il y avait beaucoup de monde au Havre, de nombreuses émissions, une belle couverture média. La marque a été bien portée. »

Juste cassé un élastique
L’enthousiasme est aussi de mise chez Poujoulat. « Depuis le départ on est à fond, témoigne Benoit Bodineau, le directeur de la communication du premier fabricant européen de conduits de cheminées. On a pu parler à Bernard (Stamm) il y a deux heures (mercredi en début d’après-midi). Il est très content. Ca fait un moment qu’il pense avoir un bon bateau. » Après des débuts un peu chaotiques : Poujoulat « a accroché une bouée et Bernard avait une gastro. Mais là c’est bon, il a repris des forces. Le bateau a pu rejoindre la tête de la course. Ils ont juste cassé un élastique à bord ! »

Dix ans dans la voile
Le cheministe fête sa dixième année dans la voile. « La première fois c’était pour la 10e Jacques-Vabre en 2003. « Certes la transat offre moins de visibilité que le Vendée Globe, mais il y en a quand même. Il ajoute, chaque projet est lancé sur 3-4 ans, avec le tour du monde en point d’orgue. Le sens de notre engagement s’évalue à trois niveaux. La notoriété de la marque, l’outil de promotion et d’échanges  avec nos partenaires, clients et fournisseurs. Et l’aspect fédérateur pour nos salariés. »

Avec Philippe Legros
Après un abandon en 2011 avec Jean-François Cuzon, le skipper suisse est associé cette année à Philippe Legros. « Nous le connaissons bien. C’est lui qui s’occupe habituellement des performances du bateau. » Cheminées Poujoulat avait déjà montré des signes de performance au cours du dernier Vendée Globe « il avait pris la tête de la course après un mois, se souvient Benoit Bodineau. Et là il se retrouve avec PRB, Safran, Macif… dans un groupe de concurrents super affûtés. »

(Le 14 novembre)