:Portrait : Olivier Fautrat, en accord parfait

C’est au 1er étage cosy de la librairie à l’Ombre du vent que nous rencontrons Olivier Fautrat en pleine acquisition d’une guitare fabriquée par le jeune luthier niortais Renan Aouam. L’occasion de parler musique, bien sûr, mais aussi transmission, composition et poésie argentine.

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Olivier Fautrat musicien et professeur de guitare au conservatoire

C’est au 1er étage cosy de la librairie à l’Ombre du vent que nous rencontrons Olivier Fautrat en pleine acquisition d’une guitare fabriquée par le jeune luthier niortais Renan Aouam. L’occasion de parler musique, bien sûr, mais aussi transmission, composition et poésie argentine.
 
Niortais de cœur, Olivier est arrivé de Nice dans la cité deux-sévrienne il y a 16 ans. Une ville où « tout est simple, comme un grand village où l’on peut vite trouver à proximité campagne, marais ou mer ». Son goût pour la musique, il le tient sans aucun doute de sa grand-mère flûtiste qui réussit le tour de force de convertir tout un village à la pratique de cet instrument, mais aussi d’une maman danseuse et d’un papa fondu de blues. 
La graine musicale n’allait pas tarder à germer. La Fautrat qui,  me direz-vous ? A Serge Rabiller, professeur à l’enthousiasme communicatif, avec qui il découvre la guitare classique et qui lui inocule la vocation de devenir lui-même enseignant et la passion de transmettre. Devenu professeur au conservatoire Auguste Tolbecque, il décrit le lieu comme « une marmite en ébullition, à la fois lieu de transmission de patrimoines précieux, mais aussi antichambre des expérimentations ». De son aveu même, les enfants, les siens comme ses élèves, nourrissent son autre casquette, celle de musicien. Guitariste à l’esprit ouvert au sein du Aïghetta Guitar Quartet depuis 27 ans, il y explore et expérimente et fait de nombreuses tournées internationales. Un quatuor qui a enregistré de nombreux CD parmi lesquels deux disques réalisés en compagnie du guitariste de jazz John Mc Laughlin, l’intégrale des quatuors d’Anthony Burgess, ainsi que l’album Acoustic world dédié à leurs propres compositions. 
S’il sait se faire quatre, le musicien sait aussi se mettre en danger en étant un et s’est lancé dans l’aventure du seul-en-scène avec son concert autrement L’ouvre-boîte. Une œuvre qui mêle théâtre, poésie, chansons et guitares qui lui a permis d’apprivoiser la scène en solo.
Côté actu, sa dernière œuvre musicale personnelle a été honorée lors de la phase éliminatoire du Stelvio Cipriani International Composition Competition for Film Music 2022 de Rome (plus de 200 candidats de 25 nationalités différentes) le faisant accéder à la demie- finale. Un vrai challenge pour Olivier qui n’avait jamais tenté de concours et un travail de composition et d’orchestration qui l’a occupé toute l’année 2021. Ce concerto pour 4 guitares et orchestre à cordes intitulé Caricias perdidas est inspiré du poème La caricia perdida de l’auteure argentine Alfonsina Storni (1892-1938). Une vraie rencontre inspirante avec une œuvre, certes, mais plus encore avec une poétesse, enseignante, comédienne souvent présentée comme féministe au pays du machisme. Même si l’aventure s’arrêtait là, La caricia perdida parviendra à vos oreilles puisque bientôt enregistrée.