:Des volleyeuses de haut niveau

L'équipe première féminine du Volley-ball pexinois Niort rencontre Vincennes le 30 avril à 20h. Venez soutenir nos volleyeuses au complexe sportif Henri-Barbusse.

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L'équipe première féminine du Volley-ball pexinois Niort rencontre Vincennes Volley-ball le 30 avril à 20h. La Ville de Niort soutient toute l'année cette équipe de haut niveau. Venez supporter nos volleyeuses pour leur dernier match de la saison. Rendez-vous au complexe sportif Henri-Barbusse, 1 rue Gustave Eiffel. Entrée gratuite.

 

Rose Beleng
Comme Rose s'épanouit

Elle dégage une assurance sereine. Suprême élégance d’une silhouette sculptée par les heures d’entraînement. Elle affecte une certaine désinvolture, une cool attitude qui tranche pourtant avec la volonté de fer dont elle fait preuve, dans la vie et sur les parquets. Elle, c’est Rose Beleng, l’entraineur-joueuse de l’équipe première féminine du Volley-ball pexinois Niort (VBPN).

Petit club, qui n’est plus si petit que cela, depuis sa saison en cours en Nationale 1, troisième niveau hexagonal. Pour se hisser dans les hautes sphères, Jacques Chaboissant, le président du VBPN est parvenu à obtenir la signature de celle dont il convoitait le talent depuis fort longtemps : Rose Beleng en personne !
Depuis Bafia, ville moyenne du Cameroun, à Sainte-Pezenne, la vie de Rose a connu mille rebonds, toujours choisis. Comme derrière le filet, la championne entend maîtriser la partie.

Elle naît en 1973 dans la famille Beleng à Ngon, c’est son nom complet, parmi 8 enfants, dont 6 frères. Tout le monde est branché sport : « Je pense que tout est parti de là. J’ai pris goût au sport au contact de mes frères. » Elle affine progressivement cette appétence et pratique le volley de plus en plus assidûment. Athlète surdouée, elle est sélectionnée comme passeuse dans l’équipe nationale des Lionnes indomptables, seulement deux ans après avoir signé sa première licence en sports études au club camerounais de Sonel !

Elle intègre ensuite l’équipe des Fap de Yaoundé (Forces armées police). « J’aurais pu rester ici. Le système était protecteur. C’était la sécurité », se rappelle Rose. Mais tous les trois-quatre ans, il faut qu’elle voie autre chose. « C’était dur de partir. Mais le fait de me mettre en danger a décuplé ma motivation. J’aime vivre comme cela, sur un fil. Je pense qu’il faut se battre dans la vie pour obtenir quelque chose. » Elle décolle alors pour Samir, à Casablanca au Maroc. « Un premier contrat pro à l’étranger, je n’avais pas droit à l’erreur. » Elle s’impose et réalise le doublé coupe-championnat, en plus de se réaliser elle-même.
Après trois années, elle rêve d’ailleurs, d’Europe. Le club de Starnberger-See à Munich se montre intéressé par son CV. Rose part faire un essai. Il est tellement concluant, qu’une fois sur place on lui demande de déchirer son billet retour. « Toutes mes affaires étaient restées au Maroc. Ils ont préféré me réinstaller complètement.» Mais la barrière de la langue est difficile à surmonter et Rose pense à partir après deux saisons outre-Rhin.

Elle signe ensuite à Châtelaillon, où habite son frère. Elle y fait la rencontre, importante pour la suite, de la joueuse Béatrice Trésor, future épouse de Jacques Chaboissant. La boucle est presque bouclée… Elle reste quatre ans en Charente-Maritime avant d’entamer un nouveau cycle à Saint-Chamond dans la Loire. Cette période marque l’apogée de sa carrière internationale, avec la participation aux championnats du monde 2006, au Japon.

C’est en 2008 qu’elle répond favorablement aux avances sportives de Jacques Chaboissant : « un homme de parole » déclare Rose. La championne rejoint le VBPN en tant qu’entraîneur-joueuse et la possibilité d’une reconversion professionnelle. Avec sa passeuse internationale, les Pexinoises ont atteint pour la première fois le niveau Nationale 1. Les qualités sportives et humaines de la championne font l’unanimité au sein du groupe. Elle jongle parfaitement entre ses différentes casquettes : copine en tant que joueuse, elle doit aussi imposer son autorité de coach.

« Niort mérite d’avoir une grande équipe de volley. J’aimerais laisser mon nom ici », déclare-t-elle, avant de regretter qu’à ce jour, les moyens soient nettement insuffisants pour avoir des ambitions élevées. Mais attention, Rose Beleng, arrivée voici bientôt quatre ans, n’exclut pas de relever de nouveaux défis… ailleurs.

Karl Duquesnoy
(mai 2011)